Si je ne l'écris pas





Si je ne l'écris pas, maman
qui saura après moi tes larmes,
tes larmes et tes colères, et ces jours si vides
que tu voulais disparaître avec eux
dans une eau de nuit...
Cette mémoire, cette histoire commune
où il n'y avait encore que toi et moi,
qui la racontera à ceux qui ne savent pas
qu'abandonnée, le soir tu pleurais
dans mes bras et que je rayonnais
de ne t'avoir plus que pour moi...



2015







4 commentaires:

  1. Difficile de commenter
    et cependant ne pas rester silencieux....
    Oui, il faut dire....
    C'est salutaire
    même le pire, c'est juste une question de manière de dire.....
    Et tu y mets la pudeur et l'amour nécessaire.
    Je suis touché.

    RépondreSupprimer
  2. Merci cher Alain. J'ai le sentiment de plus en plus intense de devoir laisser des racines-mémoires à mes enfants, leur parler de mes parents, de mes grands-parents parce que cette histoire leur appartient à eux aussi. J'ai toujours eu beaucoup de plaisir à écouter mes parents parler de leurs "vieux", même quand il était plus question d'ombre que de lumière. Il ne fait aucun doute pour moi que dire est le commencement de toute guérison transgénérationnelle. Je ne sais pas si je serai encore pudique parce que la parole est assez libre chez moi et que j'appelle un chat un chat, je crois qu'on peut tout dire à condition de le faire bien, comme tu l'écris. Mais tu es un exemple en ce qui concerne l'élégance du dire, chr Alain :)

    RépondreSupprimer
  3. ... Désirée, tu as raison de le dire, de si bien l'écrire.... toi, et ta maman !
    merci pour ces mots émus.Et plus le temps passe, et plus les racines deviennent importantes. Parler d'où l'on vient.. ou d'où l'on ne vient pas...
    Den

    RépondreSupprimer
  4. Oui Den, tu n'imagines pas à quel point ces fameuses racines sont importantes pour moi, j'en avais soif adolescente et plus tard. On me les a refusé, alors je les ai volé...

    RépondreSupprimer