En son milieu



Par là
c'est déjà la nuit,
le coin de l'oeil gauche s'effraie
de ses longs bras tentaculaires
qui empoignent au ciel, les restes de lumière
et les engloutit.

Mon oeil droit s'accroche fébrilement
au sillage d'un soleil disparu,
ultimes flamboiements d'or pur
qui sombrent là-bas,
au ras d'un horizon vaporeux.

-encore, encore, donne-m'en encore-

Le monde fait la bascule
d'un coup tout est fini.

Voilà mes deux yeux dans la nuit.
Je n'aime pas la nuit
Je n'aime pas la nuit
Et les étoiles ne me rassurent plus.


2017 ...sur la route, vers Angers.

2 commentaires:

  1. Ces instants entre chien et loup… si difficile à vivre parfois l'hiver…
    c'est à cela que je pensais.
    Toujours une belle évocation, qui vient nous chercher loin.
    Décidément, tes poèmes me touchent chaque fois le cœur.

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  2. Oui c'est là, à cet instant précis. Dans ce coin de France tout est plat, incroyablement plat pour quelqu'un qui a grandi entre Cévennes et Vercors. Et j'ai été frappée par le fait que d'un côté de ma tête c'était déjà la nuit et que de l'autre le ciel était encore plein d'or. C'était beau et totalement effrayant, j'ai toujours cette crainte irrationnelle que la lumière ne revienne pas. J'ai regardé avec une espèce d'angoisse le soleil sombrer, la lumière disparaître. On ne regarde plus ce genre de spectacle dans nos vies modernes pressées, qui pourtant nous parle de l'univers et surtout de nous, du caractère si éphémère de nos vies. Tout nous parle à chaque instant, et je fais de mon mieux pour y être attentive.

    Bonne journée cher Alain

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